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Misogynie

Source: Wikipédia, mais plus beau visuellement

La misogynie (du grec ancien μῖσος / mîsos, « haine » ; et du préfixe gyno-, « femme, femelle ») est un terme désignant un sentiment de mépris ou d'hostilité à l'égard des femmes motivé par leur sexe. C'est l'antonyme de philogynie. Dans certains cas, elle peut se manifester par des comportements violents de nature verbale, physique ou sexuelle, pouvant dans des cas extrêmes aller jusqu’au meurtre. Le terme est sémantiquement antonymique à celui de misandrie (sentiment de mépris ou d'hostilité à l'égard d'un ou des hommes).

Graffiti anonyme à Bucarest (2013) : « Nous conchions les misogynes ».
Graffiti anonyme à Bucarest (2013) : « Nous conchions les misogynes ».

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Grec ancien

Grec ancien

Le grec ancien est l’étape historique de la langue grecque qui s'étend du IXe siècle av. J.-C. au VIe siècle apr. J.-C. Principale langue parlée et écrite en Grèce antique, elle devient le vecteur de la littérature grecque antique qui produit de nombreuses œuvres littéraires et scientifiques à l'influence durable, dont l’Iliade et l’Odyssée attribuées dans l'Antiquité au poète légendaire Homère. On distingue en grec ancien plusieurs dialectes bien distincts, le plus employé étant l'attique.

Préfixe (linguistique)

Préfixe (linguistique)

Un préfixe est un affixe qui est placé avant le thème morphologique d'un mot. Ajouter un préfixe au début d'un mot peut en changer le sens, par exemple lorsque le préfixe « hypo- » est ajouté au mot thèse, le mot hypothèse est créé.

Antonymie

Antonymie

L'antonymie est une relation entre deux items lexicaux qui présente une symétrie de leurs traits sémantiques par rapport à un axe. Les mots en relation d'antonymie sont appelés antonymes ou couramment contraires. La symétrie peut se décliner de différentes manières, selon la nature de son support. On distingue plusieurs supports qui sont autant de types d'antonymie :antonymie complémentaire concerne l'application ou la non-application d'une propriété : par exemple, 'informe' est antonyme de tout ce qui a une forme, de même que 'insipide' , 'incolore' , 'inodore' , etc. de tout ce qui pourrait avoir saveur, couleur, odeur… ; antonymie scalaire concerne une propriété affectant une valeur étalonnable : par exemple, 'chaud' , 'froid' sont des valeurs symétriques de température ; antonymie duale l'existence d'une propriété ou d'un élément considérés comme symétriques par l'usage (par exemple 'soleil' 'lune' , ou par des propriétés naturelles ou physiques des objets considérés.

Philogynie

Philogynie

La philogynie est un sentiment d’appréciation, d'admiration, de camaraderie ou d'amour remarquable envers les femmes de façon générale, c'est l'antonyme de la misogynie.

Sémantique

Sémantique

La sémantique est une branche de la linguistique qui étudie les signifiés, ce dont on parle, ce que l'on veut transmettre par un énoncé, soit l'ensemble des processus concourant à la construction d'un sens dans la communication. Le support de la sémantique, la syntaxe, concerne pour sa part le signifiant, sa morphologie, sa langue, sa graphie, sa grammaire, etc. ; c'est la forme de l'énoncé.

Misandrie

Misandrie

La misandrie (du grec ancien μῖσος / mîsos et ἀνήρ / anếr est un terme désignant un sentiment de mépris ou d'hostilité à l'égard des hommes. Ce terme est sémantiquement le correspondant inverse de celui de misogynie.

Hommes

Hommes

Hommes est une commune française située dans le département d'Indre-et-Loire, en région Centre-Val de Loire.

Étymologie

Le mot misogynie vient du grec ancien misosgyné. Il est formé de deux mots grecs anciens μῖσος (misos, haine) et de γυνή (gyné, femme)[1].

Dans son Dictionnaire de philosophie, Christian Godin donne deux sens au mot misogynie :

  1. « Détestation des femmes qui va de l'aversion pour leur corps au mépris pour leur comportement et leur personnalité » ;
  2. « Point de vue de celui qui se refuse à admettre l'égalité entre les hommes et les femmes »[1].

Langage

La misogynie peut passer inaperçue à la conscience lorsqu'elle est portée par le langage. Dans la langue française, par exemple, on peut remarquer que le mot « homme » peut être porteur d'ambiguïté car il est plurivoque étant donné qu'il désigne à la fois l'individu de sexe masculin et le genre humain, où le mot homme est synonyme de « les hommes » dans leur ensemble et désigne l'humanité entière, hommes et femmes.

Initialement, la règle qui prévalait pour les accords grammaticaux était la règle de proximité, puis, au XVIIe siècle, les grammairiens ont progressivement masculinisé l'écriture en édictant que « le masculin l'emporte sur le féminin », et font ou tentent de faire disparaitre des mots désignant les femmes (autrice, médecine, compositrice, etc.)[2]. En 1984, l'Académie française réfute l'existence du masculin et du féminin, qu'elle préfèrerait voir appeler respectivement « genre non marqué » et « genre marqué », le premier pouvant désigner tout groupe d'hommes, mixte ou de femmes, le second exclusivement les femmes. Cette position s'appuie selon des autrices féministes sur « certains arguments sans aucun fondement linguistique. Ils relèvent d’une position idéologique sous-jacente et parfois inconsciente de la dévaluation du féminin. Les noms d’humains, par exemple, sauf rares exceptions, alternent tous en genre selon le sexe, et la théorie du « genre non marqué » est éminemment discutable ». Elle pose la question de la misogynie de l'Académie française[3] et, pour Éliane Viennot, reflète celle des personnes qui légitiment et justifient à travers le langage l'inégalité existant entre hommes et femmes[2].

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Discours

Darwin, dans son ouvrage The descent of Man, and selection in Relation to Sex, expose que les femmes sont moins exposées à la compétition dans la société et aboutit à la conclusion d'une infériorité aussi bien intellectuelle que physique des femmes dont les causes cependant ne sont en rien biologiques mais sociales et historiques[4]. The descent of Man est traduit en français par La Filiation de l'homme. Son traducteur Patrick Tort explique que les théories de L'Origine des espèces relèvent de la biologie et concernent le monde du vivant animal et végétal et ne sont pas transposables à l'homme, être social façonné par la culture qui l'emporte sur la nature (biologique)[5].

Religions

Graffiti anonyme à Bucarest (2013) : « Dieu est femme ».
Graffiti anonyme à Bucarest (2013) : « Dieu est femme ».

Le reproche de misogynie adressé au texte biblique s'appuie sur le deuxième chapitre du livre I de la Genèse, qui donne la deuxième version de la création de l'être humain. Ce deuxième chapitre présente Adam, ayant été créé le premier puis Ève par la suite, venant en second pour lui servir de compagne, car Dieu pense qu'« il n'est pas bon que l'homme soit seul ». La femme, Ève, dans cette version de la création, est issue de l'une des côtes d'Adam : « de la côte qu'il avait tirée de l'homme, Dieu façonna une femme »[6].

Tandis que la première version du livre I, au chapitre 1 - première dans l'ordre de présentation du texte par conséquent - dit « Dieu créa l'homme à son image, et il les créa homme et femme »[7]. Dans la tradition juive, la première version, « il les créa homme et femme » a donné lieu à de nombreux commentaires par les rabbins, qui souvent considèrent que cela signifie que le premier être était un androgyne, qui fut ensuite séparé en deux par l'opération de la côte. Il n'existe pas de prééminence de l'homme sur la femme de ce point de vue. Mais également, la coexistence de ces deux versions dans les deux passages du texte a donné lieu à la légende de Lilith, dans le courant de la Kabbale. Lilith étant, selon la légende, la première femme, précédant Ève. Bien que la Bible mentionne Lilith dans le livre d'Isaïe (34.14), cette unique référence ne dit rien à propos de la présupposée précédence de Lilith sur Ève énoncée par la légende.

Il semble que cette première version, « homme et femme à l'origine » a été éclipsée par la deuxième « de la côte qu'il avait tirée de l'homme, Dieu façonna une femme » dans la tradition de l'enseignement chrétien qui prévalut en Occident. D'où ce reproche né au sein de cette culture qui voit une connotation de misogynie dans cette version.

Ce même reproche de misogynie repose encore sur la version du rôle de la femme dans le récit du péché originel. Ève a été la première à céder à la tentation et se faisant tentatrice à son tour, c'est elle qui a incité l'homme à manger du fruit défendu et l'a entrainé à désobéir à Dieu et à pécher d'où s'ensuivirent tous les maux que connaît l'humanité par la suite.

Selon un point de vue féministe, appartenant à la tradition occidentale chrétienne par sa culture, cette conjonction des deux passages de la Bible, permet de doublement justifier la place inférieure de la femme dans la société : « non seulement elle avait son origine de l'homme, elle était aussi la cause de sa chute et de toutes ses misères »[8].

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Bucarest est la capitale et le centre culturel, économique et politique de la Roumanie.

Livre de la Genèse

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Le Livre de la Genèse est le premier livre de la Bible. Ce texte est fondamental pour le judaïsme et le christianisme.

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Adam est un personnage de la Bible et du Coran. Il est mentionné dans le livre de la Genèse lié aux premiers écrits de la Bible datant du premier millénaire avant Jésus-Christ. Dans ce texte, qui fonde la mythologie biblique et les croyances juives, chrétiennes et musulmanes, il est le premier Homme, créé par Dieu. Il meurt à 930 ans.

Ève

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Ève est un personnage du Livre de la Genèse, partie de la Bible. Dans ce texte, qui fonde les croyances juives et chrétiennes, elle est la première femme, mère de l'humanité. Présente également dans la croyance islamique, elle est mentionnée indirectement dans le Coran comme « l'épouse » d'Adam. Elle est nommée Hawwa .

Lilith

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Lilith est un démon féminin de la tradition juive. Elle est à l'origine une divinité mésopotamienne. Dans les légendes juives qui se répandent au Moyen Âge, Lilith est présentée selon l’alphabet de Ben Sira comme la première femme d'Adam, avant Ève.

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La Kabbale est une tradition ésotérique du judaïsme, traditionnellement présentée comme la « Loi orale et secrète » donnée par YHWH à Moïse sur le mont Sinaï, en même temps que la « Loi écrite et publique ». Elle trouve sa source dans les courants mystiques du judaïsme synagogal antique.

Bible

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La Bible est un ouvrage composé de textes sacrés pour les juifs et les chrétiens. Les diverses confessions peuvent inclure des livres différents dans leurs canons, dans un ordre différent. Les textes eux-mêmes ne sont pas toujours identiques d'une religion à l'autre.

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Le Livre d'Isaïe, ou Livre d'Ésaïe, est un livre du Tanakh, qui aborde la déportation du peuple juif à Babylone, puis son retour et la reconstruction du Temple de Jérusalem sur les ordres du grand roi achéménide Cyrus II. Isaïe est le premier des grands prophètes inclus dans les Nevi'im.

Mouvement misogyne

De manière radicale, le mouvement appelé incel revendique le suprémacisme masculin et se caractérise par une misogynie violente. Ses partisans considèrent que les femmes en général, et les féministes en particulier, sont responsables de leurs frustrations sexuelles et affectives et sont très souvent animés par un désir de vengeance.

La source: "Misogynie", Wikipedia, Wikimedia Foundation, (2022, August 7th), https://fr.wikipedia.org/wiki/Misogynie.

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Notes et références
  1. a et b Godin, p. 810.
  2. a et b « Eliane Viennot: «La langue française n'est pas misogyne» », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  3. Fabienne Baider, Edwige Khaznadar et Thérèse Moreau, « Les enjeux de la parité linguistique », Nouvelles Questions Féministes, vol. 26, no 3,‎ , p. 4 (ISSN 0248-4951 et 2297-3850, DOI 10.3917/nqf.263.0004, lire en ligne, consulté le ).
  4. Paroles de Charles Darwin, écrites dans son œuvre capitale, The descent of Man, and selection in Relation to Sex, 1871.
  5. Libération 7/11/2013, Patrick Tort : selon Darwin la culture l'emporte sur la nature.

    « Si importante qu’ait été, et soit encore, la lutte pour l’existence, cependant, en ce qui concerne la partie la plus élevée de la nature de l’homme, il y a d’autres facteurs plus importants. Car les qualités morales progressent, directement ou indirectement, beaucoup plus grâce aux effets de l’habitude, aux capacités de raisonnement, à l’instruction, à la religion, etc., que grâce à la sélection naturelle ; et ce bien que l’on puisse attribuer en toute assurance à ce dernier facteur les instincts sociaux, qui ont fourni la base du développement du sens moral (chapitre XXI). »

  6. Genèse 2, 22.
  7. Genèse 1, 27.
  8. Daly, 1973, citée par Monique Dumais, « L’autre salut : femmes et religions », Recherches féministes, Revue Recherches féministes, vol. 3, no 2,‎ , p. 1-10 (ISSN 1705-9240, DOI 10.7202/057603ar, résumé, lire en ligne).
Annexes

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Bibliographie

Articles connexes

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